De plus en plus de personnes présentent des problèmes digestifs plus ou moins douloureux, des intolérances alimentaires de plus en plus variées, des réactions allergiques (de plus en plus se voient prescrire des anti-histaminiques toute l’année !) ainsi que d’autres symptômes tels que des vertiges, crises d’anxiété, palpitations ou encore une hypersensibilité aux médicaments et aux compléments alimentaires. Ou encore des passés médicaux complexes…

La réponse la plus fréquente de nombreux médecins reste malheureusement « c’est le stress ! » ; et les traitements prescrits sont alors des anxiolytiques, des somnifères et des antidépresseurs avec un suivi éventuel chez un psychiatre. Sans amélioration bien souvent et d’autres effets secondaires venant s’ajouter…

Commence alors un véritable parcours de recherche de solutions, de réponses, souvent infructueuse, parfois offrant un soulagement ponctuel mais sans prendre en charge la véritable cause. Et donc de nouveaux symptômes viendront remplacer ceux éteints nourrissant ce cercle vicieux d’incompréhension et de problématiques.

Une problématique peu et mal connue, et pourtant de plus en plus répandue peut expliquer ces tableaux cliniques complexes : l’intolérance à l’histamine ou encore le syndrome d’activation mastocytaire ou SAMA. On parle de SAMA lorsque plusieurs tissus sont impliqués, touchés, et plutôt d’intolérance à l’histamine lorsqu’un seul tissu, un seul type de récepteur est touché.

Faisons un point.

Tout d’abord, définissons ce qu’est un mastocyte…

Les mastocytes font partie de notre système immunitaire inné, ce sont des sentinelles et ils sont là pour nous protéger d’éventuelles agressions. Ils assurent :

• Défenses immunitaires,
• Défense de prolifération tumorale,
• Processus de cicatrisation,
• Processus de fibrose,
• Processus d’angiogénèse.

Ils proviennent de cellules souches au niveau de la moelle osseuse, passent dans la circulation sanguine  et finissent leur phase de maturation dans le tissu conjonctif, particulièrement dans la peau, mais aussi dans les muqueuses digestives, respiratoires, ORL, urogénitales.

Lorsque les mastocytes sont « stimulés », ils libèrent localement et, éventuellement dans la circulation sanguine, certaines substances qu’ils ont fabriquées : on parle alors de dégranulation. Parmi ces substances, on peut ainsi citer : l’histamine, l’héparine, les prostaglandines, les leucotriènes, les Platelet Activating Factor (P.A.F.), l’Enzyme de Conversion de l’Angiotensine (E.C.A), des enzymes protéolytiques, des cytokines, des chimiokines et le Tumor Necrosis Factor Alpha (T.N.F. Alpha).

La libération de toutes ces substances peut provoquer des signes cliniques, variables en intensité et qualité :

–  Au niveau cutané : rougeurs avec sensation de chaleur (flush), démangeaisons, urticaire, …

–  Au niveau digestif : douleurs, troubles du transit : diarrhée et/ou constipation, nausées, vomissements, ballonnements, flatulences, aérophagie, éructations,… 

–  Au niveau cardiovasculaire : palpitations, malaises, baisse de la tension artérielle, syncopes, tachycardies posturales,…

–  Au niveau musculo-squelettique : douleurs articulaires, osseuses, musculaires et/ou tendineuses.

–  Au niveau uro-génital : pollakiurie (> 6 mictions /j), sensations de brûlures urinaires, cystites interstitielles, troubles de la libido, …

–  Au niveau pulmonaire et ORL : toux, gêne respiratoire, conjonctivite et sinusite de type allergique, …

–  Au niveau neurologique et psychique : fatigue anormale, troubles du sommeil, maux de tête, vertiges, troubles de l’humeur : tristesse inhabituelle, anxiété́, irritabilité́, troubles de la concentration et de la mémoire.

En bref : que ce soit l’intolérance à l’histamine ou le SAMA (syndrome d’activation des mastocytes), on retrouve des symptômes similaires. Le SAMA plus spécialement est une affection touchant plusieurs tissus et due à une trop grande facilité des mastocytes à être stimulés, à réagir, et dans certains cas à dégranuler. Les mastocytes sont alors hyper-réactifs à des stimuli qui ne devraient pas l’être « normalement ».

La prise en charge d’une Intolérance à l’Histamine ou d’un SAMA

Différentes stratégies peuvent être envisagées. Il est important d’avoir à l’esprit que chaque personne présentera des symptômes, des causes de la problématique, et des étendues différentes. De la même manière, chaque personne présentera des carences en micronutriments, oligoéléments et donc des déséquilibres différents.

La prise en charge sera donc différence et se doit d’être personnalisée et réalisée de manière collaborative thérapeute-patient-médecin.

Quelques pistes…

1. Calmer l’activation des mastocytes et/ou réduire leur effet sur le corps.

Et notamment : calmer le système immunitaire, l’inflammation…

2. Identifier ce qui déclenche l’activation des mastocytes

Alimentation, stress, environnement, carences,…

3. Diète pauvre en histamine

La diète pauvre en histamine peut être conseillée chez les personnes qui souffrent de SAMA. Le but de la diète est de réduire l’ingestion d’histamine et donc les aliments riches en histamine et les histamino-libérateurs. 

Globalement, les aliments riches en histamine sont ceux qui ont subi un processus de fermentation ou de vieillissement (aliments fermentés, poissons fumés, fromage vieilli, etc.). Certains aliments contiennent par eux-mêmes naturellement de l’histamine tels que les tomates, épinards ou aubergines. Il est primordial de manger frais, de saison et non transformé ! Reprendre goût à cuisiner si ce n’est pas déjà fait 😉

La gestion du stress

Elle est primordiale dans la mesure où elle est également une source de libération d’histamine et/ou de dégranulation mastocytaire. 

Combler les carences en nutriments, oligo-éléments, rééquilibrer les métabolismes.

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